Je ne voudrais pas dire mais il y a quelque chose qui nous manque
On n'a plus le temps de penser à l'attente, à des choses sans affaires
On pense aux choses qu'on a à faire demain.
Je ne voudrais pas dire mais moi j'ai peur des autres
Surtout quand je sens les minutes qui claquent
Quand je me descends des regards qui se braquent sur moi
Sur moi ces Légos qui s'imbriquent et qui craquent
Dans les sons téléphones les messages envoyés à deux mains
Reporté les égards pour les poignées de mains
Les départs pas à l'heure les locos en retard
Les têtards qui se meurent de vivre dans cette mare
Et puis ceux qui se marrent du désespoir
On aurait p't'être autre chose à faire
Que de se laisser vivre dans cette galère
On aurait p't'être autre chose à faire
Que de ramer dans cet enfer
Je ne voudrais pas dire mais y a quand même quelque chose qui cloche
On ne veut plus que du beau on ne veut plus des moches
Les télés les écrans matraquent à coups de pioche
Des images à deux balles qui feront de nos mioches
Des esclaves asservis à un monde qui cache
Les vieux, les encombrants, les déchets de surface
Un monde qui nous crache à la gueule, sa propre peur
La peur sur les visages ne se voit plus en face
Les gens sont protégés par des murs qui s'entassent
Sur les ronds points fleuris de nos villes sans envie
On pourrait même se croire au paradis
Un paradis fermé à celui qu'on enterre
Un paradis où Saint Pierre est commissaire
Un paradis qui se trouve sur Terre, un paradis d'Enfer
On aurait p't'être autre chose à faire
Que de se laisser vivre dans cette galère
On aurait p't'être autre chose à faire
Que de ramer dans cet enfer
Je ne voudrais pas dire mais y a quand même un soucis
Quand ceux qui vendent les armes nous revendent aussi
Des rames pour avancer sans faire de bruit
Des rames pour taper sur nos ennemis
Les galériens ont maintenant l'impression d'être libres
Ils peuvent s'amuser, ils peuvent lire des livres
Sur les plages, tapis, tapés par les soleil
Des livres distrayants des livres étincelles
Les crayons acérés ne portent plus les mines
Des gueux, des affamés, des humains qu'on opprime
Ils sont devenus doux parce que des hommes fous
Ont sorti d'un chapeau de magicien c'est tout
L'idée que nous n'aurions plus à réfléchir
L'idée que nous ne pourrions pas nous en sortir
L'idée que nous devons remettre des œillères
L'idée que nos demains sont morts hier
On aurait p't'être autre chose à faire
Que de se laisser vivre dans cette galère
On aurait p't'être autre chose à faire
On pourrait tuer les milliardaires!